Haseeb Ahmed
← RETOUR À LA LISTEMonument to the Monstrous Vortex Incident at Broekplein on April 6, 2024
photo by Lola Pertsowksy
Haseeb Ahmed – Monument to the Monstrous Vortex Incident at Broekplein on April 6, 2024
« Aucun homme ne marche jamais deux fois dans la même rivière, car ce n’est pas le même homme et ce n’est pas la même rivière ». Dans le flux perpétuel du temps et de l’eau, comment distinguer une expérience d’une autre ? La sculpture et le dispositif lumineux de Haseeb Ahmed laissent espérer que des moments fantastiques du passé puissent se reproduire et être partagés avec d’autres.
Dans la nuit du 6 avril, Haseeb Ahmed a installé un appareil stroboscopique sous la Broekplein. Cet appareil est conçu pour « éclairer le flux » et créer des images distinctes de deux rivières, la Senne et la Woluwe, à leur sortie de leur parcours souterrain aménagé par l’homme. Il a remarqué que des tourbillons extrêmement erratiques se formaient sous le pont. Les tourbillons ont commencé à s’imbriquer les uns dans les autres, augmentant leur intensité collective. Finalement, la profondeur du tourbillon unifié a fait remonter quelque chose à la surface. Une forme corporelle émergea, défiant les lois de la physique. La silhouette semblait constituée d’eau trouble, mais aussi d’une autre matière non identifiée.
Cette œuvre d’art commémore les faits. L’appareil stroboscopique reste sous la Broekplein, recréant les conditions de la rencontre d’Ahmed le 6 avril. Le public peut scruter la rivière à la recherche de la même silhouette surgissant de l’eau. Le meilleur point de vue se trouve au confluent de la Woluwe et de la Senne. Une sculpture y est installée pour immortaliser l’événement. Ahmed a demandé à des artistes 3D de recréer la scène à partir de sa description. Il l’a ensuite taillée à sa guise, pour qu’elle serve de référence aux observateurs à l’affût du monstrueux tourbillon.
La sculpture du belvédère clignote à la même fréquence que les lumières sous le pont, dans un souci de synchronisation. Notre ressenti repose sur ce que nous percevons, et surtout sur ce que nous voyons. Le stroboscope clignote toutes les demi-secondes, ce qui ralentit notre perception du temps. Ce procédé ne permet de davantage vivre l’instant présent et, qui sait, d’apercevoir l’extraordinaire tourbillon qu’Ahmed a observé le 6 avril.
À propos
Haseeb Ahmed (né en 1985) est un artiste américain qui vit et travaille à Bruxelles, en Belgique. Il produit des objets, des installations et des films. Son travail est souvent collaboratif et s’inspire des sciences dures, mêlant art et aéronautique, mythe et technologie, pour créer de nouveaux récits.
Au cours des dix dernières années, Ahmed a structuré sa pratique artistique axée sur la recherche autour de la dynamique des fluides du vent et de l’eau. Il se concentre sur ce que nous pouvons apprendre des climats en mutation à travers les mouvements du vent et de l’eau, en observant ce qu’ils transportent, tant physiquement que sur le plan des associations culturelles à travers l’histoire.
Son travail a fait l’objet d’une exposition personnelle au Musée d’Art Contemporain d’Anvers (BE) et a été exposé à l’échelle internationale, notamment à la Biennale de Göteborg (Göteborg, SE), au Musée Bärengasse (Zurich, CH), au Musée d’Art Contemporain de Chicago (USA), à De Appel (Amsterdam, NL) et à la Triennale Frestas (Frestas, BR), entre autres.
→ haseebahmed.com
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