Elias Cafmeyer
← BACK TO LISTAu Coeur Vaillant Rien d’Impossible, 2024
photo by Lola Pertsowksy
Elias Cafmeyer – Au Coeur Vaillant Rien d’Impossible, 2024
Le projet d’Elias Cafmeyer fait référence à l’histoire industrielle de Buda, qui a abrité de nombreuses usines de renom. Imaginant la zone comme un site archéologique et une attraction touristique dans un futur lointain, ce projet représente les ruines fictives d’une usine qui aurait pu se trouver là. Alors que Buda est en pleine transformation, l’œuvre de Cafmeyer renvoie à l’histoire ancrée dans la terre même où se dresseront les futurs complexes résidentiels et récréatifs.
La conception architecturale de la structure est influencée par l’ancien bâtiment de la société Wanson, où étaient produites des chaudières à vapeur et des bouilloires industrielles, qui servaient d’ailleurs à chauffer d’autres usines à Buda. Le bâtiment a été démoli pour permettre la construction de la nouvelle prison de Haren, ce qui a suscité une controverse à Buda et dans ses environs en raison de l’importance architecturale de l’usine et de son rôle dans le développement et la mise en œuvre de concepts modernes sur le lieu de travail. L’entreprise se démarquait en effet par une philosophie innovante pour les travailleurs, qui bénéficiaient de soins dentaires gratuits, d’une bibliothèque et même d’une salle de méditation, toutes situées dans l’enceinte de la manufacture. Le bâtiment Wanson était un exemple d’architecture moderniste, s’inspirant du design du pavillon belge à l’exposition universelle de Paris en 1937. Il comportait des éléments sculpturaux destinés à galvaniser la main-d’œuvre. Le titre de l’œuvre de Cafmeyer fait référence à un slogan inscrit sur l’un des murs de Wanson. Les ruines de l’usine ne servent pas seulement d’attraction touristique fictive en matière d’histoire de l’architecture, mais aussi de symbole du déclin de la fierté de l’entreprise et de la détérioration des relations humaines dans le cadre de la dynamique culturelle entre employeurs et employés.
A popos
L’artiste Elias Cafmeyer (BE, 1990) puise son travail visuel dans sa fascination pour le développement urbain. Il crée des sculptures et des installations spécifiques au lieu, explorant et interrogeant l’espace public. Il utilise le paysage urbain comme une métaphore du tissu social qui compose la ville.
Cafmeyer extrait des résidus de l’espace urbain ainsi que des éléments qui régissent la mobilité, les sortant de leur contexte d’origine pour les recombiner de manière surréaliste. Ce jeu de déplacement et de recomposition déroute le spectateur et remet en question l’infrastructure existante ainsi que son usage, ce qui donne souvent lieu à des scènes à la fois tragiques et comiques.
En parallèle, il collabore avec d’autres artistes, commissaires et espaces d’exposition pour la création et la scénographie d’expositions ou de spectacles de théâtre. Il a exposé notamment au S.M.A.K. (Gand) et à la Kunsthal Extra City (Anvers) et a réalisé des installations dans l’espace public en collaboration avec les villes de Gand et d’Anvers. En tant qu’artiste indépendant, il a été invité à présenter des expositions solo chez Keteleer Gallery et mariondecannière (Anvers). Son travail a également été exposé aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et en Italie.
→ eliascafmeyer.com
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