Agency
← RETOUR À LA LISTEPhoto credits 1, 4, 5, 6, 7: Images and zines from the Mendez Mural Community Garden Archive (NYU) 2 & 3: Chico Mendez Garden 8: Mendez Garden demolition 9: This spot is hereby cursed forever 10: Cette parcelle n’est pas à vendre (Kinshasa)
Les pratiques génèrent leur propre force, rendant présent ce qui amène les praticiens à penser, à sentir et à agir. Agency (Agence en français), une organisation internationale sans but lucratif fondée en 1992 et dont le siège se trouve à Bruxelles, a pour objectif de prendre soin des pratiques au-delà de leurs modes d’existence singuliers.
La crise écologique mondiale a ravivé un intérêt croissant pour les interdépendances et les ‘milieux’ dont nous dépendons tous. Chaque milieu a des propriétés. Habiter un milieu, c’est s’adapter réciproquement à ses propriétés.
Cette résurgence des propriétés communes contraste avec la définition actuelle de la propriété en droit, à savoir la propriété exclusive. Or, depuis le mouvement des enclosures modernes au XVe siècle, ces deux acceptions divergentes de la propriété, la propriété comme ensemble de caractéristiques d’un milieu et la propriété en tant que propriété exclusive, sont en train de radicalement s’éloigner l’une de l’autre.
La perte de milieux des pratiques artistiques au sein du régime mondial de la propriété est alarmante. Les préoccupations soulevées par les artistes illustrent ces différents enjeux. De nombreux artistes sont de plus en plus attentifs à l’égard des régimes de propriété et cherchent des alternatives.
Le concept colonial de propriété repose sur l’hypothèse fondamentale de la séparation entre la culture et la nature et, par conséquent, entre les expressions et les idées, les créations et les faits, les sujets et les objets, les humains et les non-humains, l’originalité et la tradition, les individus et les collectifs, l’esprit et le corps, etc.
Agence constitue une liste croissante de ‘quasi choses’ qui résistent à la séparation radicale entre les classifications de la nature et de la culture. Cette liste est principalement dérivée de controverses et de cas juridiques sur la propriété, provenant de divers territoires du capitalisme mondial intégré, depuis le début des enclosures des biens communs autour du 15ème siècle jusqu’à présent.
Agence invoque des quasi choses de cette liste lors d’assemblées, qui combinent divers formats d’exposition, de performance et de publication. Chaque assemblée fabule autour des formes mutuelles possibles d’inclusion d’une pratique singulière et prête attention aux conséquences opérationnelles de l’apparatus de la propriété sur l’écologie de cette pratique.
Agence vise à réintroduire la notion de propriété en tant que milieu dans la défense d’une écologie politique, ce qui suppose une coexistence et un devenir communs en tant qu’habitat pour les pratiques.
Depuis le décès de Kobe Matthys, fondateur d’Agence, un collectif poursuit la pratique d’Agence.
Agency – Thing 001359 (Chico Mendez Mural Garden)
- Assemblée Dimanche 22 juin à 15h au Terrain & en direct sur Radio Fantôme
- Terrain
A l’occasion de The Woman Who Thought She Was a Planet, Agency convoque la chose 001359 (Chico Mendez Mural Garden) afin de témoigner.
Le 31 décembre 1997, le Chico Mendez Mural Garden, un jardin communautaire situé dans le Lower East Side à New York, a été rasé au bulldozer sous la pression immobilière initiée par le maire de New York, Rudolph Giuliani. Ce jardin avait été créé par des habitants et des artistes au début des années 1990 en mémoire de l’éco-activiste brésilien Chico Mendez assassiné par des forestiers en 1988.
Le jardin constituait une sorte d’écosystème où la diversité des plantes interagissait avec les œuvres d’art, principalement des peintures murales et une grande sculpture linéaire représentant un corps dans un style de graffiti, réalisée avec les plantes de l’endroit. Afin de protéger le jardin de la destruction, la communauté introduisit une procédure de défense arguant de la nature d’œuvre d’art de l’ensemble de l’écosystème.
En 2010, Agency avait déjà proposé de présenter la chose 001359 (Chico Mendez Mural Garden) en tant que jardin permanent sur le site d’un bois qui venait d’être rasé à Lappersfort, situé au sud de Bruges, le long du canal de Gand. La proposition était moins de faire une reproduction exacte du jardin mural de Chico Mendez, tel que figé dans le temps, que de laisser la chose 001359 devenir.
A Buda, Vilvoorde, la chose 001359 (Chico Mendez Mural Garden) partira de là où le jardin a été abandonné à New York. Le plan du terrain du jardin rasé sera tracé à l’échelle 1:1 à un endroit précis du site de Buda, déterminant l’espace de l’assemblée qui sera organisée le 22 juin à 15h et qui rassemblera des personnes pour une fabulation à partir et autour de la controverse.
Invité.e.s: Andreas De Boer (à confirmer), Sari Depreeuw, Wouter De Raeve, Lise Duclaux, Bram Van Cauwenberghe, Allan Wei
Moderation: Christophe Meierhans
Scenographie: Wim Cuyvers
Graphic design et Latex édition: Louis Garrido, Alice Mahiant
Recherche, préparation et production : Wim Cuyvers, Kobe Matthys (†), Raphaël Pirenne, Jesse Van Winden, avec l’aide de Katrien Reist et Julie Van Elslande ainsi que de l’équipe curatoriale de The Woman Who Thought She Was a Planet. L’assemblée a été, entre autres, développée dans le cadre du “Pilootprojecten nalatenschapen kunstenerfgoed”, programme soutenu par la Communauté flamande. Dans ce contexte, Agency a reçu le soutien méthodologique du CKV et du MHKA (Evi Bert), un workshop a été organisé avec des personnes de l’erg et d’ailleurs. Merci à Diego Thielemans, Alice Mahiant, Michael Murtaugh pour leur participation.
Production: Agency et Border Buda
Avec le soutien de Border Buda, Jubilee, du Gouvernement flamand et de la VGC.
Langues: anglais, néerlandais, français
Veuillez noter que l’assemblée sera organisée en extérieur, y compris en cas de mauvaises conditions météorologiques.
L’archive de la Mendez Mural Community Garden est accessible ici:
https://findingaids.library.nyu.edu/fales/mss_100
Agency – Cette parcelle n’est pas à vendre (2005-2006)
En 2005, un groupe de chercheurs en architecture, urbanisme, théorie, art et design, emmené par Wim Cuyvers, s’est rendu à Brazzaville et Kinshasa, deux villes de la région du Congo. Ces villes, qui tentent de se remettre de situations de guerre, sont le reflet l’une de l’autre : le fleuve Congo est la ligne de démarcation entre les deux. L’objectif du voyage était de cartographier Brazzaville et Kinshasa d’une manière alternative.
Ils ont étudié divers sujets : le commerce des diamants, la présence de l’ONU, le fleuve Congo, les enfants des rues, les publicités pour les téléphones portables, le commerce de rue, les ronds-points, les conflits fonciers, l’espace public et les vestiges des projets d’habitation coloniaux. Ces phénomènes ont été utilisés comme indicateurs visuels pour lire l’environnement urbain et ont finalement été traduits dans de nombreuses cartes. Ils ont considéré Brazzaville et Kinshasa comme une seule et même ville : Brakin. Brakin : Brazzaville – Kinshasa : Visualiser le visible était également le titre de la publication consécutive publiée en 2006.
Dans le cadre de cette recherche, Agence a travaillé sur la propriété foncière de plusieurs bâtiments sur lesquels la mention « cette parcelle n’est pas à vendre » (ou une variante) était inscrite sur la façade. Agence a photographié ce slogan pour chaque bâtiment, puis a cartographié sa situation de propriété, son utilisation et les cadres juridiques applicables. Pour The Woman Who Thought She Was a Planet, la contribution d’Agence pour le livre est retravaillée sous forme d’affiches apposées sur la façade de l’édifice de Fobrux.
→ agentive.org
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